dimanche 16 octobre 2022

Avertissement

Normalement, dans un blog, les articles les plus récents sont ceux qui apparaissent en premier, les plus anciens étant accessibles à la fin par un menu déroulant.
Par contre, pour faciliter la lecture, les articles de ce blog sont classés par ordre chronologique.
Pour cela, les dates d'édition ont été modifiées, les articles plus anciens devenant les premiers à la lecture. Ce qui fait que la mention de bas de page "articles plus anciens" renvoie en fait aux articles suivants, plus récents.


L'introduction de Jean-Marie Mengin

 

 

GR 3

 

Sentier de la Loire

 

(Mont Gerbier de Jonc – La Baule)

 

-1243 km-

 


Le GR 3 est le premier GR officiel balisé en France.
L'idée du GR est attribuée à M. Gauthier, un animateur des Naturalistes Orléanais, qui exposa l'idée d'un sentier le long de la Loire dans un article en 1937. La Seconde Guerre mondiale retardera le projet de dix ans.
Le premier tronçon fut finalement inauguré en 1947. Deux autres seront créés l’année suivante ; d’autres tronçons seront mis en place en 1963 jusqu’au dernier en 1976. Le GR en son entier fut inauguré à Trèves-Cunault (Maine-et-Loire) en avril 1977. Depuis 2021, il semble que l’itinéraire ait été considérablement modifié à partir de Retournac. A voir pour la suite… 

Le GR 3 suit le cours de la Loire de sa source au Mont Gerbier de Jonc jusqu'à son estuaire à La Baule. Il permet de suivre au plus près l'un des derniers fleuves sauvages d'Europe.
Cheminant côte à côte avec le fleuve, le sentier traverse d'abord le Massif central : dans un premier temps monts du Vivarais, monts du Devès et bassin de la Loire. Il débute au sein du parc naturel régional des Monts d'Ardèche.

J'ai commencé à randonner sur le GR 3 en septembre 2022, du Mont Gerbier de Jonc (Ardèche) à Aurec-sur-Loire (Haute-Loire). A suivre... 



https://gr3dejmmengin.blogspot.fr







Jeudi 8 septembre 2022 : Mont Gerbier-de-Jonc – Le Lac-d’Issarlès.

 

Le GR 3 débute à la base du mont Gerbier de Jonc, en Ardèche, à 1414 m d’altitude. Le mont lui-même est un suc phonolithique de 7 millions d’années qui culmine à 1551 m dans les monts du Vivarais, au sein du parc naturel régional des Monts d’Ardèche.
C’est au pied de ce dôme volcanique que le plus grand fleuve de France, la Loire, prend sa source. Ou plutôt ses trois sources : la géographique, la véritable et l’authentique. Il s'agit en fait de trois sources situées au pied du mont Gerbier de Jonc, formant trois petits ruisseaux qui se rejoignent très vite et qui forment la Loire.


Viviane et moi faisons un tour au magasin de la source géographique, dans l’écurie d’une ancienne ferme où le fleuve alimente un simple abreuvoir.


Peu de monde sur le site. Sur la plateforme, quelques boutiques se décident à ouvrir…
A 9h15, je commence à randonner sur le GR 3 qui, de concert avec le GR 73 et le GR 420, suit la route départementale pendant quelques kilomètres, en s’en écartant de temps en temps, en alternance avec des raccourcis. Je rencontre un couple de randonneurs qui cheminent avec un âne.
A la cote 1399, les GR quittent la route et montent dans un pâturage, longeant une clôture en lisière. Ils atteignent le lieu-dit Croix de Moutouse (1460 m). C’est le point de jonction avec la variante principale du GR 7 (sentier Vosges-Pyrénées). Le GR 3 bifurque vers le sud, tandis que le GR 420 et le GR 7 font route au nord. 
Les cueilleurs de champignons hantent la forêt. J’en croise un qui a récolté trois sacs de bolets et qui a bien du mal à regagner son lieu de départ. Il va probablement les revendre, mais il m’assure qu’il en gardera un sac pour sa consommation personnelle !
Dans un océan de genêts, bordé par les alisiers et les sorbiers des oiseleurs, le sentier se sépare de la variante du GR 7 et s’engage entre le suc de la Lauzière et le suc de Séponet ; il passe à 1487 m d’altitude  avant de sortir du parc naturel régional.



L’itinéraire sort du bois, contourne le suc de Montfol et descend dans la lande.
Les bolets ne sont pas seuls sur les bords du chemin. L’amanite tue-mouche  est bien présente. Sa consommation entraîne des effets secondaires (hallucinogènes) et peut provoquer des troubles gastro-intestinaux suivis de troubles nerveux.


A l’intersection avec la D 122, je retrouve Viviane qui m’attend à bord de notre fourgon camping-car Ducato.
Alors que je m’apprête à faire une sieste après le repas, un homme frappe à la porte. C’est un cueilleur de champignons qui s’est perdu. On essaie de repérer sur la carte l’endroit d’où il vient, et Viviane va le raccompagner. Donc, je continue à marcher ! Belle vue sur les hauts plateaux parsemés de sucs volcaniques. Après un passage sur route, le GR 3 descend par un chemin érodé dans un talweg, franchit le Gage sur une passerelle et continue à flanc dans les prés jusqu’à la ferme de Verden où Viviane est stationnée.

Comme le balisage se poursuit sur route, nous le suivons en Ducato sur 2,5 km. Puis je continue à pied, contournant le suc de Cherchemus. Des fragments de bombes volcaniques sont visibles dans une ancienne carrière.
Par la suite, le sentier descend puis dévale vers le lac d’Issarlès. Le balisage du GR mène au camping de la commune du Lac-d’Issarlès et le traverse. Viviane s’y est déjà installée. Je la retrouve à 17h. On domine le lac, ses eaux calmes et reposantes. Ce lac s’est formé dans un maar (cratère volcanique), un des plus profonds de France. Plus tard, la lune va venir agrémenter ce tableau romantique.
Après le repas dans le camping-car, nous jouons au rummikub, ainsi que tous les jours suivants.


Vendredi 9 septembre 2022 : Le Lac-d’Issarlès – le Cros de Lafarre.

 


Lac d'Issarlès

A 9h20, je poursuis ma randonnée sur le GR à travers le camping. Par la suite, je passe à côté d’habitats troglodytiques creusés dans la roche volcanique, et je gagne l’entrée du village du Lac-d’Issarlès au bord du lac (1006 m). Beaucoup de structures touristiques, bien que désertées à cette heure. La route descend en contrebas du village, rejoint un petit talweg, franchit le pont sur la Veyradeyre et gagne le pont de la Borie qui franchit la Loire, encore jeune rivière.


Sur la rive gauche, le GR 3 atteint les monts du Devès.
Entre gorges de la Loire à l’est et gorges de l’Allier à l’ouest, s’étendent les monts du Devès, longue échine basaltique qui fut un immense champ de volcans qui sont venus marquer le paysage de leurs scories.
Le GR gravit un chemin de terre raide qui s’élève en sous-bois, monte ensuite dans la lande par un sentier herbeux et mène au hameau de Vazeilles. Il s’élève à nouveau, se poursuit à flanc, atteint une intersection à 1102 m et emprunte une piste avec laquelle il quitte le département de l’Ardèche pour celui de la Haute-Loire.
Il atteint le hameau des Sauvages à hauteur d’une croix de granite où nous nous retrouvons.
L’après-midi, après une sieste, je reprends mon parcours jusqu’à Lafarre qui domine la vallée encaissée de la Langougnole.


Je descends dans la vallée, franchis le ruisseau sur une passerelle en bois et remonte sur l’autre versant jusqu’au hameau du Cros de Lafarre devant une maison forte où j’arrive à 15h30. 
Jonction avec le GR 302 qui parcourt la rive droite de la Loire.

Nous retournons au camping du Lac-d’Issarlès vers 16h. Il nous faudra attendre jusqu’à 17h devant le bâtiment d’accueil l’arrivée du gardien !


Samedi 10 septembre 2022 : Le Cros de Lafarre – Goudet.

 

Le GR 3 continue son parcours sur la rive gauche, dominant le fleuve d’assez loin. Puis il s’en rapproche, en descendant du plateau. Pendant deux kilomètres, il emprunte la D54 qui rejoint le vallon, côtoyant la Loire.
C’est en passant devant une ferme que je me trompe de direction : je grimpe par un large chemin balisé en PR et me rends compte de mon erreur en apercevant le village d’Arlempdes bien loin en contrebas, alors que j’aurais dû déboucher à sa hauteur. Je rectifie mon itinéraire en descendant par une piste non balisée jusqu’au village où je retrouve le marquage blanc et rouge du GR. Viviane m’attendait bien plus tôt, stationnée sur un parking à l’entrée d’Arlempdes. Elle a eu le temps de visiter le village !
Classé dans la catégorie « plus beau village de France », il est bâti sur un éperon rocheux basaltique dominant un méandre de la Loire. Son château du XIIe siècle est le premier château fort que l’on rencontre en amont du fleuve.


Je reprends mon chemin dans l’après-midi. Le GR passe au pied de coulées de lave et monte dans la forêt en dominant la Loire. Il sort du bois et continue sur le plateau. Il se poursuit à flanc de coteau dans la forêt jusqu’au croisement de la Faye où il rencontre le GR 70 (chemin de Stevenson) avec lequel il va cheminer. 
Les deux GR dévalent un chemin caillouteux, franchissent le ruisseau des Fouragettes et atteignent la route qui descend à Goudet, au pied des ruines du château de Beaufort.
A 16h35, je gagne le pont sur la Loire près duquel est stationnée Viviane.

Le camping «  Au bord de l’eau » où nous allons nous installer est théoriquement fermé, mais il reste ouvert à partir de 16h à la demande de la mairie, car les randonneurs sont encore nombreux à cette époque. [Quatre GR traversent le village.]


Dimanche 11 septembre 2022 : Goudet – Chadron.

 

Franchissant le pont sur la Loire, les GR entament, sur la rive droite et à nouveau dans les monts du Vivarais, une rude montée ravinée sur une croupe couverte de bois clairsemés et de landes. Ils se poursuivent plein nord à découvert. 
Je rencontre en sens inverse de nombreux randonneurs qui effectuent le GR 70. Arrivé à Saint-Martin-de-Fugères, je m’assoie devant le porche de l’église romane du XIIe siècle remaniée, avec un clocher-mur du XVe. Mais elle est fermée, et pourtant nous sommes dimanche !
Après la traversée du village, le GR 3 se sépare du GR 70. Les randonneurs du chemin de Stevenson ont disparu. D’ailleurs un habitant de la commune me demande si je ne me suis pas trompé de direction !
L’itinéraire se poursuit sur le plateau puis à flanc, dominant la Loire. Belle vue sur les gorges.

Mais trois motos tout terrain trouvent amusant de venir ravager le sentier forestier. Par montées et descentes intermittentes, je côtoie quelques lieux-dits et j’arrive à Onzillon, qui surplombe un méandre de la Loire. C’est là que nous nous retrouvons pour la pause.

Dans l’après-midi, petite reprise du parcours sur le plateau. Des onagres bisannuelles (oenothera biennis) poussent sur les bas-côtés du chemin. Appelées « belles de nuit », elles s’épanouissent le soir et exhalent un parfum suave très agréable, jusqu'à midi.

Je descends franchir la Gazeille à Colempce et je grimpe jusqu’à Chadron.

Nous retournons à Goudet. Nous patientons au bord du lit majeur de la Loire parsemé de galets, jusqu’à l’ouverture du camping à 16h. Par la suite, nous allons boire un pastis Casanis au bar avec le patron…


Lundi 12 septembre 2022 : Chadron – Le Puy-en-Velay.

 

A la sortie de Chadron, le sentier de grande randonnée emprunte une piste bordée de prunelliers jusqu’à la Valette, une maison forte du XVIe siècle.


Puis le chemin en sous-bois reste à flanc. Il domine un méandre de la Loire et se poursuit sur route jusqu’à L’Holme.
Dans ce hameau, le GR 3 retrouve le GR 70 ainsi que le GR 430 (sentier de Saint-Régis). A nouveau, une foule de randonneurs qui parcourent le GR 70 arrive en face de moi. L’un deux me dit que je suis bientôt au bout de ma peine, pensant que je m’arrête au Puy-en-Velay, point de départ du chemin de Stevenson. Je lui réponds qu’il me reste 1000 km à parcourir sur le GR 3 vers l’embouchure de la Loire !
Les trois GR ont un parcours commun jusqu’au Puy. Ils descendent par une petite route jusqu’à Coubon. Viviane y est stationnée. Nous traversons la Loire, à nouveau sur la rive gauche et dans les monts du Devès. Nous montons dans des lotissements jusqu’à un parking au-dessus de la ville où nous allons nous arrêter pour manger.

L’après-midi, je continue en plein soleil sur les GR qui montent en sous-bois puis s’engagent entre la Garde d’Ours et la Garde de Mons vers un collet à 830 m. Ils s’abaissent sur l’autre versant, passent sous le pont de la N88. Au bord du chemin, j’observe une zone humide réhabilitée à l’entrée du hameau d’Ours.

Puis c’est la descente vers la ville.

Je débouche au-dessus de la piscine du Puy-en-Velay où j’ai rendez-vous avec Viviane.
La ville est un site exceptionnel avec ses trois pitons volcaniques : la cathédrale (point de départ de la « via podiensis » vers Saint-Jacques-de-Compostelle par le GR 65), le rocher Saint-Michel-d’Aiguilhe, la statue de Notre-Dame de France. Carrefour de GR, sept sentiers de grande randonnée parcourent son territoire.

Nous traversons la ville en camping-car pour nous rendre à 16h au camping de Bouthezard, au pied du rocher St-Michel-d’Aiguilhe.
C’est un camping de ville hyperbondé. Ça nous change des soirées précédentes. Nous allons y passer la nuit, mais pas question d’y revenir…
 

Mardi 13 septembre 2022 :

Journée de pause. Le matin, nous roulons jusqu’à St-Hostien puis à St-Germain-Laprade : changement des plaquettes de frein sur le Ducato.
Vers 16h, nous allons nous installer au Moulin de Barette, sur un espace de camping près d’un hôtel, un peu à l’abandon, théoriquement non ouvert mais accessible avec sanitaires et électricité.


Mercredi 14 septembre 2022 : Le Puy-en-Velay (Aiguilhe) – Lavoûte-sur-Loire.

 

Nous avons abandonné le GR 70 et le GR 430. Nous montons sur un étroit plateau (734 m) en haut d’Aiguilhe.
Depuis le carrefour de Cheyrac, le sentier se dirige vers Polignac.
La cité apparaît, bâtie au pied de son château-fort. La forteresse est perchée sur son piton volcanique à 806 m d’altitude depuis le Xe siècle.
Par un escalier, j’entre dans le bourg et débouche sur la place de l’Eglise. Je contourne l’église, dévale des marches en bordure du cimetière par un sentier en sous-bois.
Le GR 3 se poursuit à travers la campagne par un chemin puis une route départementale. Une piste en pente douce gagne Chanceaux où sont implantés des panneaux explicatifs sur la géologie de la région. Le sentier grimpe à flanc sur le plateau où il chemine sur des pistes. Bientôt, devant une belle maison, il entame sa descente sous bois.

Il est midi. La pente mène d’abord à proximité d’une croix d’où l’on a une belle vue sur la vallée de la Loire. Le GR traverse les bâtiments du hameau de La Roche et accentue sa descente en lacets. Vue sur le château de Lavoûte-Polignac, qui est le premier château de plaisance situé en bord de Loire depuis sa source. Le GR débouche sur une route qui longe les berges du fleuve jusqu’au carrefour de la gare à Lavoûte-sur-Loire. Il est 13h15 lorsque j’aperçois Viviane qui me fait signe.

Vers 16, nous rejoignons le camping de Lavoûte, sur l’autre rive. Il y a encore du monde, mais moins qu’au Puy. Le site est plus agréable, au bord de l’eau. Discussion animée pour déterminer dans quel sens coule la Loire, suite à un coup de vent qui semble inverser son cours. Nous allons ensuite boire un pot au bar avec le patron du camping : verveine du Puy pour Viviane et verre de vin pour moi. Le patron paie la deuxième tournée…


Jeudi 15 septembre 2022 : Lavoûte-sur-Loire – Vorey-sur-Arzon.

 

Le GR a maintenant atteint l’Emblavez, un territoire forgé par les gorges de la Loire avec ses nombreux sucs volcaniques, ses forts dénivelés et ses panoramas aux vastes horizons.
Une brume légère stagne sur la Loire. Le GR emprunte une route qui grimpe sur le plateau. Il traverse Saint-Vincent, Chalignac puis il monte à Cèneuil.
Sur le trajet, un antique lavoir et une prairie communale où sont implantées des œuvres d’art.


Après le village, j’observe sur un buisson du bord du chemin, rendues bien visibles par la rosée, les toiles en forme de hamac de la linyphie triangulaire, petite araignée commune.

Après quoi, je m’assoie sur un banc pour faire le point. Cela ne m’empêche pas de me tromper. J’emprunte par erreur un autre chemin balisé en jaune qui me ramène en arrière et descend au bord de la Loire à Cheyrac. Il est déjà tard et je n’ai rien mangé. Alors, je téléphone à Viviane pour qu’elle vienne me chercher. On se retrouve et nous roulons 5 km jusqu’à Vorey-sur-Arzon, là où je comptais arriver.

Nous nous rendons à 15h au camping Les Moulettes, au bord de l’Arzon, un affluent de la Loire qui la rejoint en ville.


Vendredi 16 septembre 2022 : Vorey-sur-Arzon – Chamalières-sur-Loire.

 

Le GR 3 quitte la ville, contourne le fort le long du méandre de la Loire et longe le fleuve en contrebas de la voie ferrée. Il gravit plein nord une pente en lacets le long d’une arête boisée. Il longe la crête sur une piste qui mène à Roche-en-Régnier (890 m), après un dénivelé de 350 mètres. Le bourg est bâti au pied d’un piton rocheux dominé par les vestiges du château fort avec un donjon circulaire du XIIIe siècle. Le GR quitte le bourg, descend par un sentier bordé de murets, franchit un vieux pont, grimpe un sentier puis une piste, continue en lisière et par un chemin herbeux atteint le hameau du Bois où nous nous retrouvons à 11h45.

L’après-midi, je continue à monter jusqu’à une hauteur à 930 m et je bascule sur l’autre versant dans la forêt de Miaune. Je longe un pierrier dans la descente. Au hameau de Tarrier, je rencontre une femme qui lave son linge au lavoir. Nous discutons quelques minutes et je poursuis ma descente. Aux Pialloux, pousse sur les bas-côtés la linaire commune, pollinisée par les bourdons.

Je descends jusqu’à la Loire. C’est sous un viaduc que Viviane est stationnée à 16h30. Nous franchissons une passerelle sur le fleuve et, changeant de rive, nous atteignons Chamalières-sur-Loire.

Nous nous dirigeons vers le Cosycamp, un camping écologique de luxe qui pratique la permaculture, dans un environnement superbe. Le soir, nous commandons des pizzas que nous mangerons dans le camping-car.


Samedi 17 septembre 2022 : Chamalières-sur-Loire – Bransac.

 

Le GR passe juste à côté du camping sur la rive droite. Une brume légère s’élève de la Loire. Viviane m’accompagne un moment au bord du fleuve puis rebrousse chemin.
Le sentier quitte la rive, butte contre la voie ferrée et passe en dessous. Après Ventressac, il entame une raide montée caillouteuse vers le lieu-dit Chantegrail. Puis il descend en sous-bois, enjambe le ruisseau du Cros et traverse Retournaguet. Il franchit le pont sur la Loire et, sur la rive gauche, entre à Retournac. A l’entrée de l’agglomération, je fais une halte dans un bistro pour boire une bière.
A la sortie de la ville, le GR rejoint la berge et la longe par un chemin peu marqué. Les rochers affleurent à la surface ; un héron cendré que je dérange s’envole vers les arbres de la rive.


Le sentier quitte la berge et gravit à flanc les collines bordant le bassin de la Loire par les côtes de Saint-Ignac pour rejoindre le village éponyme où l’on se retrouve. 

Par la suite, l’itinéraire traverse un bois à flanc dominant la vallée puis il plonge vers Brenas, dans un coude de la Loire. Ensuite, il franchit la voie ferrée, longe le fleuve par une route inondable. Sur la rive en face, pêcheurs et hérons font preuve de la même patience pour les mêmes proies… 
A 16h30, j’aperçois le Ducato garé sur un petit parking ombragé à l’entrée de Bransac.

Nous revenons à Retournac. Des emplacements de camping sont implantés au bord de la Loire. Il y a des sanitaires et des douches à disposition dans un bâtiment un peu plus loin. La berge est ensoleillée, le cadre est agréable. On peut y observer canards, cormorans et hérons.


Dimanche 18 septembre 2022 : Bransac – Bas-en-Basset.

Avant de rejoindre le GR, nous passons à la mairie de Retournac pour y déposer dans la boîte aux lettres une modeste contribution de 7,20 euros comme il nous l’a été demandé hier par téléphone.

 Au départ de Bransac, il fait assez frisquet ce matin. Le GR s’élève par une mauvaise route départementale, rejoint le plateau, chemine dans la campagne. Des chiens de chasse se font entendre dans les bois. Il faut dire que l’ouverture de la chasse a eu lieu dimanche dernier. Le sentier s’enfonce à flanc sur la côte jusqu’à mi-pente. Là, deux motos surgissent sur l’étroit sentier forestier, mettant en danger les marcheurs qui peuvent arriver en sens inverse. Deux chasseurs passent également avec leur chien. Le sentier remonte sur le plateau, se faufile entre les champs. Le parcours se poursuit entre bois, champs, prés et pâtures. 
On se rejoint à Pirolles au bord d’une route départementale fréquentée, en face d’une usine et d’une station d’épuration. Pas terrible comme endroit, mais on n’a guère le choix !

Lorsque je repars, je chemine sur le plateau et m’apprête à descendre par un chemin bordé de haies vers la rivière de l’Ance. Mais je rate le balisage dans un virage en épingle et continue le long de la rive droite de l’Ance. C’est un kilomètre plus loin que je me rends compte de mon erreur. Demi-tour, donc. Je retrouve le balisage, je franchis l’Ance sur une passerelle et gagne Ancette. 
Le GR gravit une hauteur, dépasse une ruine, franchit le ruisseau de Bloue dans un vallon. Là, des quads assourdissants effectuent un aller et retour sur une large piste qui mène à une croisée de chemin. En ce dimanche fin d’après-midi, promeneurs et cyclistes empruntent aussi la piste qui descend entre champs et prés et atteint Bas-en-Basset.

Viviane arrive à ma rencontre à l’entrée de l’agglomération. Nous gagnons le centre-ville où est stationné le Ducato. Nous rejoignons le camping municipal de la Garenne, enserré à l’entrée d’une zone humide, entre l’étang Vert et la Loire.

 

Lundi 19 septembre 2022 : Bas-en-Basset – Aurec-sur-Loire.

 


La brume s’étend sur l’étang Vert. On distingue un héron cendré, posté sur un minuscule îlot.
Zone d’anciennes gravières, le site des étangs de Bas-en-Basset forme un parc de 200 ha dont 80 occupés par des étangs. Sa richesse naturelle remarquable est reconnue par un site Natura 2000, un Espace Naturel Sensible, une zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) et un arrêté de protection de biotope.
Le GR longe le camping et s’engage dans la zone. Il franchit un bras d’eau entre deux bassins, se faufile entre berge de la Loire et étangs, sur le chemin principal, puis longe un dernier plan d’eau avant de rejoindre la terre ferme.
Parcours campagnard à travers prés et pâtures (où paissent vaches charolaises, montbéliardes ou aubracs), passant à Lamure et rejoignant la D46. Passage délicat nécessitant de rester derrière les barrières de sécurité. Poursuite du trajet dans un même environnement jusqu’à retrouver la D46 au bord de la Loire.
Je traverse la route en utilisant l’accotement, longe la berge par un chemin herbeux. J’atteins les ruines du moulin de Vertamise où l’on aperçoit encore les anciennes meules. Je retrouve la route que je longe par le talus herbeux, la traverse à nouveau et monte à Mayol où l’on s’est donné rendez-vous.

Le GR 3 se poursuit sur le flanc d’une croupe puis amorce une forte descente vers la Loire et gagne la rive. Là, une barre rocheuse tombe directement en falaise sur le fleuve. C’est le Saut du Chien. Pour franchir ce passage, il faut emprunter des escaliers et deux passerelles métalliques.



Par un chemin de berge où se rencontrent promeneurs et joggeurs, j’atteins un camping devant lequel m’attend Viviane, à l’entrée d’Aurec-sur-Loire.
Nous allons y passer la soirée et la nuit, avant de repartir demain matin en Ardèche.

 

Fin de la 1période




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